Lassé de la vie parisienne et des cours d'Europe, le comte Paul de Manerville retourne dans sa province natale, à Bordeaux, avec l'intention de se marier et de mener une vie de gentilhomme. Il ne tarde pas à tomber amoureux de la jeune fille la plus à la mode de la ville, Natalie Evangelista, dont le père était très riche. Il demande bientôt sa main. Au moment de préparer le contrat de mariage, le vieux notaire de famille comprend que, depuis le décès de son mari, Mme Evangelista a dépensé l'héritage de sa fille et qu'elle essaie, avec l'aide de son notaire, de flouer Paul. Il prend des dispositions pour protéger la fortune des Manerville, en particulier par le biais d'un majorat, patrimoine inaliénable destiné à l'aîné mâle et qui doit être transmis de génération en génération. Par dépit d'avoir été démasquée et par vengeance, Mme Evangelista va tenter, avec la complicité de Natalie, de dépouiller Paul de sa fortune au profit de sa fille.
Le Contrat de mariage est l'un de ces textes courts, assez peu pratiqués où se croisent divers personnages de La Comédie humaine peu de temps après l'invention de leur retour. Des bancs d'essai, en quelque sorte, pour l'efficacité et le rendement du procédé. Par exemple, en révélant à Paul de Manerville la machination de sa belle mère et la liaison de sa femme avec Félix de Vandenesse, Henri de Marsay, un grand reparaissant, fournit au lecteur le lien qui permet de rattacher Le Contrat de mariage au Lys dans la vallée. Et d'autre part donner comme titre général au roman celui du seul second chapitre, c'est en déplacer le centre de gravité du personnage de Paul de Manerville vers les tractations financières qui sous-tendent les relations sociales et amoureuses.