Physiologie du Mariage (1829)

La Comédie Humaine : Études analytiques : 1/2

Thèmes abordés : Amour-Mariage

557 pages dans le tome 11 de l'édition de la Pléiade (lire l'édition de poche)

La Physiologie, Madame, fut un livre entrepris dans le but de défendre les femmes. Ainsi le sens de mon livre est l'attribution exclusive de toutes les fautes, commises par les femmes, à leurs maris. C'est une grande absolution - puis j'y réclame les droits naturels et imprescriptibles de la femme. Il n'y a pas de mariage heureux possible si une connaissance parfaite des deux époux comme moeurs, caractères, etc., ne précède leur union, et je n'ai reculé devant aucune des conséquences de ce principe. Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours été fidèle, depuis l'âge de raison, à cette idée, et pour moi, la jeune fille qui fait une faute est bien autrement sacrée que celle qui reste ignorante et grosse de malheurs pour l'avenir, par le fait même de son ignorance. Aussi ne veux-je épouser qu'une veuve. Recueil d'aphorismes et d'anecdotes, la Physiologie du Mariage se veut un manuel à l'usage du futur marié pour éviter de se faire minotauriser : connaissance des symptômes, connaissances des armes de l'épouse, connaissances des tours du mari trompé, ...

3.0/5 Première partie des études analytiques, la Physiologie du Mariage est une oeuvre de théorie et d'analyse où l'esprit positif procède par bilans, s'exprimes par aphorismes. Le tout est inégalement broché d'anecdotes, dont l'abondance, à mesure que le livre avance, tout en mettant en danger l'équilibre de l'ensemble le rend moins aride à lire. Un parti pris comique relève cet ensemble, mais les intentions n'en sont pas toujours claires, ce qui en atténue parfois le sel.

Lieux principalement mentionnés (détails) : Paris ; Venise ; Romaines


On peut y lire (+):

  • page 1009 Ne jamais croire ce qu'une femme dit. Toujours chercher l'esprit de ses actions sans [s']arrêter à la lettre. Ne pas oublier qu'une femme n'est jamais si bavarde que dans elle se tait, et n'agit jamais avec plus d'énergie que lorsqu'elle est en repos.
  • page 915 Pourquoi se marier ...
    • par Ambition ... cela est bien connu ;
    • par Bonté, pour arracher une fille à la tyrannie de sa mère ;
    • par Colère, pour déshériter des collatéraux ;
    • par Dédain d'une maîtresse infidèle ;
    • par Ennui de la délicieuse vie de garçon ;
    • par Folie, c'est en toujours une ;
    • par Gageure, c'est le cas de lord Byron ;
    • par Honneur, comme Georges Dandin ;
    • par Intérêt, mais c'est presque toujours ainsi ;
    • par Jeunesse, au sortir du collège, en étourdi ;
    • par Laideur, en craignant de manquer de femme un jour ;
    • par Machiavélisme, pour hériter promptement d'une vieille ;
    • par Nécessité, pour donner un état à notre fils ;
    • par Obligation, la demoiselle ayant été faible ;
    • par Querelle, pour finir un procès ;
    • par Reconnaissance, c'est donner plus qu'on a reçu ;
    • par Sagesse, cela arrive encore aux doctrinaires ;
    • par Testament, quand un oncle mort vous grève son héritage d'une fille à épouser ;
    • par Usage, à l'imitation de ses aïeux ;
    • par Vieillesse, pour faire une fin ;
    • (le X manque, et peut-être est-ce à cause de son peu d'emploi comme tête de mot qu'on l'a pris pour signe de l'inconnu)
    • par Yatidi, qui est l'heure de se coucher et en signifie tous les besoins chez les Turcs ;
    • par Zèle, comme le duc de Saint-Aignan qui ne voulait pas commettre de péchés.
  • page 981 En toute chose l'on ne reçoit qu'en raison de ce que l'on donne.