Les Paysans (1855)
La Comédie Humaine : Études de moeurs : Scènes de la vie de campagne : 1/4 Période décrite : 1823 + Thèmes abordés : Economie-Marxisme 501 pages dans le tome 9 de l'édition de la Pléiade (lire l'édition de poche)
| Le château des Aigues, qui a appartenu à une ex-cantatrice, Mlle Laguerre, a été acheté par le général comte de Montcornet; la belle comtesse y a invité son amant, l'écrivain Blondet, et y accueille souvent son curé, l'abbé Brossette. Aux portes du domaine, le Grand-I-Vert, cabaret tenu par les Tonsard, est le rendez-vous des paysans, qui dévastent et pillent les bois et les champs de Montcornet. Mais les véritables ennemis des Aigues ne viennent pas dans ce repaire de malfaiteurs; car il y a une conspiration contre les Aigues, qui, par le jeu des alliances familiales et des intérêts financiers, étend son pouvoir sur toute la région. Le commerce, la justice, la police, l'administration y dépendent de trois hommes : dans le bourg de Blangy, Rigou, «l'usurier des campagnes»; à Soulanges, chef-lieu d'arrondissement, la mairesse, Mme Soudry, et accessoirement son mari; enfin, à la sous-préfecture de la Ville-Aux-Fayes, le maire Gaubertin, ancien régisseur véreux des Aigues. Contre ces adversaires, d\'autant plus puissants que les plus puissants sont cachés sous le masque de la respectabilité, Montcornet tentera de lutter, mal conseillé par son fourbe intendant, Sibilet. Son fidèle garde Michaud est assassiné par les paysans. Montcornet vend les Aigues, le «triumvirat» les achète, rase le château, et morcelle le domaine. Ce roman introduit le monde des paysans, usés par les travaux et le vin, dévorés par leur appétit de biens, exaspérés par leur misère, celui de la terre avec l'odeur des mottes, les craquements de la forêt, le soleil d'août brûlant les moissons ... C'est aussi la description analytique d'une société entière et la révélation de la lutte des classes dans la France de la Restauration et de la monarchie de Juillet. La mort des Aigues c'est un cri d'alarme : la parcellisation ruinera l'agriculture. Mais c'est aussi un constat et une condamnation : le règne de l'argent est arrivé; la bourgeoisie prend le pouvoir, en attendant d'être dévorée par le peuple. De ce livre, nous ne connaissons qu'une partie, le quart environ : l'exposition, détaillée, puis un vague schéma tant bien que mal reconstitué par la veuve de Balzac afin de créer pour le lecteur l'illusion d'un roman complet. Mais ce porche monumental magistralement exécuté provoque l'admiration et l'intérêt.
On y retrouve : marquis de Ronquerolles, Raoul Nathan, comte Clément Chardin des Lupeaulx, Sophie Grignoult (dite Florine), baron Frédéric de Nucingen, Félix Grandet, Jean-Esther van Gobseck, Diane de Maufrigneuse, comte François Keller, comte Henri de Marsay, Alexandre Crottat Lieux principalement mentionnés (détails) : Paris ; Auxerre ; Cerneux
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