La femme de trente ans (1832)

La Comédie Humaine : Études de moeurs : Scènes de la vie privée : 21/27

Période décrite : 1813 - 1824 +

Thèmes abordés : Amour-Enfants

279 pages dans le tome 2 de l'édition de la Pléiade (lire l'édition de poche)

Comment un mariage, même souhaité et même socialement brillant, peut conduire une jeune fille au malheur ; comment une jeune mère résiste à une passion adultère, mais sombre dans le chagrin ; comment une jeune femme dans tout l'éclat de sa maturité retrouve le goût de l'amour puis se trouve punie dans le destin tragique de ses propres enfants, voilà la trame du roman. Lorsque Julie de Chastillonest épouse, en 1813, le fringant colonel Victor d'Aiglemont, elle ne se doute pas que ce serait, à peine un an plus tard, pour se plaindre des souffrances du mariage. Tandis que son amour pour son mari s'éteint, elle combat celui qu'elle éprouve pour un jeune Lord anglais. Mais celui-ci va payer de sa vie l'honneur de Julie. La jeune femme ne se départira jamais du souvenir de cette passion brisée, malgré l'équilibre qu'elle trouve entre sa vie de famille et sa longue liaison avec Charles de Vandenesse. Liaison punie elle aussi de façon dramatique puisque c'est à travers ses enfants, la mort du petit Charles, la fuite d'Hélène avec un assassin, la coquetterie égoïste de Moïna, que Julie va expier le peu de bonheur qu'elle a obtenu dans sa vie.

4.0/5 L'une des plus parfaites illustrations de la « composition » balzacienne, «la femme de trente ans», après bien des efforts de lissage, garde l'empreinte des six nouvelles dont elle est issue. Ces nouvelles visent à évoquer les destinées de femmes décues par le mariage, résistant à la tentation, puis durement punies pour avoir aimé en dehors des liens conjugaux. Les trois premiers récits sont remplis de finesse et de sensibilité.

On y retrouve : général marquis Victor d' Aiglemont, marquise de Listomère, comtesse Hugret de Sérisy, marquis de Ronquerolles, Alexandre Crottat, baron Hippolyte Schinner, comte Henri de Marsay

Lieux principalement mentionnés (détails) : Paris ; Tours ; Montreuil


On peut y lire (+):

  • page 1049 Les meilleurs coeurs sont parfois bien cruels.
  • page 1055 Un air aussi stupide que peut l'être celui d'un paysan breton écoutant le prône de son curé.
  • page 1193 Qu'est-ce que l'enfer, si ce n'est une vengeance éternelle pour quelques fautes d'un jour ?
  • page 1120 La famille est une association temporaire et fortuite que dissout promptement la mort.
  • page 1085 Toutes les fautes, et les crimes peut-être, ont pour principe un mauvais raisonnement ou quelque excès d'égoïsme.
  • page 1129 La femme de trente ans satisfait tout, et la jeune fille, sous peine de ne pas être, doit ne rien satisfaire.
  • page 1071 Ne se rencontre-t-il pas beaucoup d'hommes dont la nullité profonde est un secret pour la plupart des gens qui les connaissent ?
  • page 1071 Si, grâce à [d]es conspirations domestiques, beaucoup de niais passent pour des hommes supérieurs, ils compensent le nombre d'hommes supérieurs qui passent pour des niais, en sorte que l'Etat social a toujours la même masse de capacités apparentes.