Gobseck (1830)

La Comédie Humaine : Études de moeurs : Scènes de la vie privée : 20/27

Période décrite : 1814 - 1830 +

Thèmes abordés : Politique-Carrières Economie-Usure Amour-Mariage

95 pages dans le tome 2 de l'édition de la Pléiade (lire l'édition de poche)

Un soir qu'il est en compagnie de la vicomtesse de Grandlieu et de sa fille, l'avoué Derville raconte une histoire de jeunesse. Il espère ainsi édifier la jeune Camille de Grandlieu qui nourrit un penchant pour un prétendant désargenté, le comte Ernest de Restaud. Derville évoque le temps où il avait pour voisin un vieil homme dénommé Jean-Esther van Gobseck, usurier hors du commun. Corsaire, capitaliste ou moraliste, ce prêteur sur gages a derrière lui une vie d'aventures pendant laquelle il a acquis sur l'existence une philosophie dominée par l'argent et l'économie d'énergie. C'est grâce à un emprunt usuraire auprès du Papa Gobseck que Derville, alors simple clerc, achète sa charge d'avoué. Un jour il amène chez Gobseck une connaissance, le comte Maxime de Trailles, dandy sans honneur, qui exerce une emprise totale sur son amante, la comtesse de Restaud. Elle ruine pour lui son époux. C'est la mise en gage d'une parure de diamants inestimable qui pousse chez l'usurier Maxime, Anastasie de Restaud et Derville, témoin impuissant de la transaction. Cependant le comte de Restaud, soucieux de recouvrer les bijoux de sa famille, aliène sa fortune à fonds perdu pour racheter la parure, marché qui rend Gobseck bientôt maître des biens et de l'hôtel des Restaud. Plus tard le comte, usé et accablé par le chagrin, se meurt : il sait sa femme infidèle et a tiré d'elle l'aveu qu'il n'est le père de leurs deux plus jeunes enfants. Sur le conseil de Derville, il établit en héritier son fils Ernest, mais pourvoie aussi au sort des deux autres enfants. Convaincue que son mari entend la destituer, Anastasie détruit tout de suite le testament sans le lire, sur le lit de mort de son mari. Derville lui apprend qu'elle vient de ruiner l'avenir de ses deux enfants. Des années plus tard, Gobseck meurt, possesseur de la fortune des Restaud, entouré du butin considérable de ses opérations. Il lègue à une obscure arrière petite-nièce son immense fortune mais restitue au jeune comte Ernest de Restaud sa richesse familiale. Cette fortune permettra sans doute à Ernest d'épouser Camille de Grandlieu.

4.0/5 La Comédie humaine connaît plusieurs vieillards détenteurs de savoirs et de pouvoirs inquiétants, et dotés d'une longévité peu commune. Gobseck est l'un des avatars de l'antiquaire de La Peau de chagrin, auprès de Derville-Raphaël. Mentor de Derville, il lui apprend les mécanismes du monde, tout en le dispensant de reconnaissance. Il existe deux hommes en lui : il est à la fois petit et grand, avare et philosophe, théoricien de l'argent qui « imprime le mouvement » à la vie. Mais, Gobseck dont un autre titre est « les dangers de l'inconduite » c'est aussi une description de la femme inconséquente et dilapidatrice.

On y retrouve : Jean-Esther van Gobseck, Me Derville, Anastasie (comtesse de) Restaud, comte Maxime de Trailles, Jean-Joachim Goriot, comte Henri de Marsay, baron Frédéric de Nucingen, marquis de Ronquerolles, marquis Miguel d\' Ajuda-Pinto

Lieux principalement mentionnés (détails) : Paris ; Rue des Grès ; Plaisir


On peut y lire (+):

  • page 1001 Il est impossible qu'une femme ne haïsse pas un homme devant qui elle est obligée de rougir.
  • page 1008 Le malheur est notre plus grand maître, le malheur [...] apprendra la valeur de l'argent celles des hommes et celles des femmes.
  • page 964 La reconnaissance est une dette que les enfants n'acceptent pas toujours à l'inventaire.
  • page 997 La vie est un travail, un métier, qu'il faut se donner la peine d'apprendre.